jeudi 21 janvier 2016




Sourdine




Sculpture anonyme (Pologne)






Rien ne donne rien
et ce que je lui donne
ne me rend pour le mal le bien,
il faut que je lui pardonne
un homme, une tige, un lien
pas plus de poids que la parole
le désespoir qui me déride
me prend tout ce qui m'appartient
enfin tout se tient dans le vide
tiroirs de la mémoire qui ne sont jamais pleins
entre les bords de l'ombre et le fil de la lampe
le poids de la matière qui rassure ma main
je rôde entre les traits de sang
qui dessinent le corps de ce monde
la terre dévidée dans l'écheveau du temps
...
                                        

                                          

 Pierre Reverdy
"Main d'œuvre"
(extrait)