REMOUS 

 

 

Adrian Borda    illustration pour "The cello" K.Schulze

 

 

Dans les lents remous

de vents couleur de terre,

acérés sous les cris d'arbres rompus

je garde aux lèvres un goût de fer

de terres brunes, de branches brûlées

de charbons résignés dans leur nuit,

sombres fossiles de vie. 

 

 

                         shg 

 

 

 

 

 

 

 

LE POÈME SANS FIN

Mary Beth McKenzie




J'aime les oiseaux là-bas
les merveilleux oiseaux
venus repousser les parois du monde

J'aime le sourire des aveugles
quand l'espoir se retire
comme une vague au large du cœur

J'aime la flamme funambule des étoiles
à l'horizon du long sanglot
d'un bonheur trop vite usé


                                Anne Christophe
                                "le poème sans fin"
                                                 (extrait)

LA PART DU VENT

 

L'élan de la neige

recouvre la terre

une aile perce le ciel

et son écho rompt le rivage

déchire comme une flamme

la peau fragile de nos rêves

                      Hélène d'Orion

                         "Mes forêts"

 

 

LE SILENCE

 

 

    " l'ange du soir "                              Alexandre Cabanel

 

 

Si je marche

avec les ombres de ma vie

comme de lourds oiseaux

qui dévorent les promesses

suis-je l'arbre

suis-je la feuille

grugée par les saisons?

 

Je ne sais pas

ce qui se tait en moi

quand la forêt

cesse de rêver

 

 

Hélène Dorion

"Mes forêts"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Poésie Verticale (II-66)

 

Malcom Liepke

 

 

 

Sur l'aile d'un vent 

un peu plus stable que le vent

il est un autre endroit 

où dans l'instant nous sommes aussi,

une autre île à peine plus grande,

une autre masse de retrait et d'ombre

pour ces jeux qui lentement 

débouchent sur d'insignifiantes statues

 

 

 

                                                  Roberto Juarroz 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la pâleur des vents

 

 

Edward Munch

 

 

 

Nulle autre couleur dans la pâleur des vents

sinon la cendre de l'arbre consumé

d'un feu inassouvi

 

et la terre rougie à l'oxyde flamboyant

des minerais

et la vague blanchie soumise aux colères

des récifs

et les vasières du rêve embleuies de ciels 

mouvants

 

Nulle autre chemin dans la pâleur des vents

où ne pas égarer ses pas

                                               shg

 

 

 

 

 SI TU RENCONTRE UN RAMIER

(extrait VII)

Arthur William Heintzelman

A part une montagne indienne par sa pourpre

Et cette odeur de bronze qu'ont les chevaux quelquefois

Nous sommes indifférents aux feuilles mortes

Il y a des tristesses qui ne sont pas les nôtres

C'est mon cœur qui est mon enfant

 

Pour toucher ce que nous avons aimé

Comme dans les pages d'un livre de lune

Nous irons dans la maison d'une campagne

Et l'ange d'un mur sera notre aîné.

 

 

                                            Georges Schehadé

                                                      "Les Poésies"