vendredi 3 avril 2015








La vie ainsi   






Lucie Geffre







Le corps tout tordu de fatigue
pesamment étendu
la tête comme une conque vide
le flux du sang
les flots de l'océan
les idées en fœtus
leur bruissement confus
comme en la plaine d'août
les crissements de l'épi
sur le refus des paupières
aux braises des lumières
l'oreille se penche sur le tambour du cœur
sourde à l'agacement bleu de la mouche
Le sommeil happe à large bouche
la fenêtre s'entrouvre
où s'incline la fleur
le ciel rengaine ses rancœurs
délivre les oiseaux et le soleil
un jour nouveau
un jour pareil
et le fer de ses chaînes
les heures fuient à perdre haleine.
                                       





Anne Dupin
août 1965