La honte
De combien d'yeux,
Et de combien de larmes sont nés les océans?
Et de combien de larmes sont nés les océans?
Par combien de chemins s'écoulent les cris de nos malheurs
Quand les dieux atterrés se cachent pour toujours.
Quand ils ferment les yeux sur l'insoutenable horreur?
Nos guerres, nos massacres, nos tueries,
Nos tortures, nos viols, nos mensonges.
Par combien de remparts adossés
Peut survivre ma raison protégée?
Et par quels yeux
Peut-on garder l'innocence dans une semblable vision?
Et quels chemins alors autorisent encore l'innocence d'une danse
Quand les dieux atterrés se cachent pour toujours.
Quand ils ferment les yeux sur l'insoutenable horreur?
Rien que durcir le cœur et assourdir les yeux...
Que faire au quotidien
Pour supporter la honte
D'appartenir au genre humain?
Et pourtant quel chavirement du cœur,
Quel irrépressible envolée de l'âme
Quel éblouissement de l'esprit sensible
A peine effleuré par rien de plus que l'ombre du Beau.
Infime impact presque mortel
Imperceptible attouchement
Sur quelle région insoupçonnée de l'être.
Rien ne résiste à cet éclair
A cette silencieuse et magique échappée
Ô salvatrice dissolution.
shg
avril 2015
avril 2015