Là-bas, là-bas où la fuite...
Là-bas, là-bas où la fuite immobile des oiseaux d'été
Hésite en une courbe molle avant de s'effacer
Pour toujours; là-bas loin où la réalité
N'est que le plus proche des mille déserts du passé.
Là-bas si loin où les tulles pourprés du jour
Dans un signal d'adieu nonchalamment ondulent,
Aventurier des mers d'éternel crépuscule,
Oublieux des départs, oublieux des retours,
Rouge terriblement dans la mort du soleil,
Toutes voiles dehors dans l'insensé silence,
Le vaisseau vermoulu de l'ennui se balance
Avec ses exilés malades de sommeil.
O.V. de L.Milosz
"Les sept solitudes"
(extrait)