Des grandes prairies du vent
Des grandes prairies du vent
aux rivages éteints des rêves blancs,
le cri dressé des arbres fait frémir l'oiseau du jour.
Un soleil uni regarde fixement l'horizon équarri.
Pleurera-t-il demain ?
L'argent plaqué aux grandes eaux étales
lui renvoie la question
et la terre muette, tremblante,
lentement labourée de racines,
s'enfonce plus profondément encore
dans les silences de son ombre.
Elle ne dira rien, ni aux hommes,
ni aux bêtes, des longs souvenirs
en veines souterraines qui fouillent ses entrailles.
Il faudrait y descendre,
braver la nuit de ses propres peurs
pour y trouver les gemmes
qui n'attendent que lumière pour s'allumer.
Il faudrait percer ses entrailles minérales
où dorment les sourds charbons
et remonter à grands mouvements de bras,
en efforts telluriques pour atteindre la surface.
Y retrouverait-on le jour alors ?
Pans entiers d'espoirs
en bascule sur le rebord du doute,
ô vertiges sidéraux !
Existe-t-elle la lumière
qui annule la question sans forcer les certitudes
et le jour enfin
qui porterait la paix !
shg 2015
shg 2015